Arrachage de vignes transgéniques fabriquées pour résister au court-noué (Colmar)
Dans la nuit du 14 au 15 août 2010, des Faucheurs volontaires ont arraché à Colmar un essai de l'Inra de 70 pieds de vigne, modifiés génétiquement pour résister au virus du court-noué. Pour les Faucheurs volontaires, le débat ne porte pas tant sur les modalités de mise en place des essais en champs que sur les priorités de la recherche publique et la brevetabilité du vivant.
Personne ne nie que la transgenèse puisse atténuer, voire résoudre,
certains problèmes agronomiques, fût-ce dans 50 ou 100 ans. Nous
soutenons que tous les problèmes invoqués par ses promoteurs sont
résolubles aussi vite, voire plus vite, pour moins de coût et moins
de risque avec des techniques excluant les OGM.
Prenons le cas concret des vignes transgéniques.
Ce projet est l'épigone d'un plus ancien projet qui avait été
abandonné car il ne semblait pas concluant. Plusieurs associations avaient
été contactées pour coélborer un nouveau projet
de recherche. Nous avions été contactés et avions, dans
un premier temps, donné suite. On verra ici, le texte d'invitation avec,
en caractères rouges nos annotations qui expliquent en quoi la coélaboration
était mensongère. Pour le lecteur pressé, on retiendra
que l'INRA voulait travailler à des vignes transgéniques et non
lutter contre le court-noué. Quand nous avons copmpris cela, nous nous
sommes retirés du processus.
Aux 14 août 2010, les faucheurs ont neutralisé les vignes mises
au point par la recherche publique afin, aussi de pose la question de la place
de la recherche publique. Ils ont publié leurs réflexions dans
un texte
très argumenté (une aide financière pour toute impression
serait la bienvenue. nous contacter)
qui fait suite au texte justifiant les arrachages
de riz transgéniques développés par le CIRAD (aussi
organisme public) en 2001 par R. Riesel.
Les débats initiés donc par ce fauchage ont ainsi mis en évidence que MONSANTO détenait un brevet qui lui aurait permis de bloquer l'usage de cet OGM sauf à percevoir des licences. La question des droits de propriété industrielle est donc inséparable des (multiples) questions que posent les OGM et que ce fauchage a permis de mettre en évidence.
Pourquoi l'Etat ne poursuit-il jamais tous les faucheurs alors même que c'est leur demande ? Pourquoi ne poursuit-il qu'un petit nombre si ce n'est pour les marginaliser et faire croire qu'ils ne sont que quelques rares opposants moustachus ?
Le procureur de la République a requis trois mois de prison avec sursis pour les non récidivistes et 100 jours amendes à 20 euros pour les six récidivistes.
Certes, les chercheurs se sont défendus en disant que cet essai concluait
justement à l'inefficacité de cet OGM. Mais alors pourquoi s'entêter
dans une voie sans issue don la majorité des français ne veut
pas ? Il est également apparu qu'une variété de cépage
non transgénique existe et sera commercialisée dès l'an
prochain (NEMADEX) qui résiste au nématode qui propage la maladie
du court-noué. Cela nous conforte dans l'idée qu'il faut arrêter
même les essais puisque les OGM ne font rien de mieux que ce que le conventionnel
ne fait déjà (pour moins de coût et plus d'autonomie des
paysans). L'agriculture transgénique étant, de plus, hégémonique,
pourquoi s'entêter ?
Fait à Paris le 1 octobre 2011