Enjeux économiques
Vous trouverez sur cette page une liste de quelques enjeux de type
économique des OGM pointant vers une page où le
même enjeu est rédigé plus complètement.
Ensuite, nous avons mis quelques arguments signalés par ARGUMENT d'une rédaction plus
courte. Vous pouvez ne pas être sensible à un argument,
mais en accepter un autre. Ne vous arrêtez donc pas au premier !
-
« L'espoir de l'industrie est qu'avec le temps, le
marché soit tellement inondé [d'OGM] que l'on ne
puisse rien faire d'autre que d'abandonner »
Don Westfall, vice-président, Promar International,
consultant en communication pour les biotechnologies.
The Toronto Star 9 janvier 2001
La coexistence entre cultures
transgéniques et non transgéniques est-elle possible ?
Comme on ne peut arrêter le vent, le pollen, les abeilles, ni
nettoyer complètement les silos, les camions, ... la
coexistence est impossible à cause des disséminations
(vent, pollen, abeilles, ...) et des contaminations (silos
mélangés par erreur, ...). On trouvera l'analyse du
problème des contaminations.
Notons que les contaminations sont dissymétriques. Si un
maïs bio peut se croiser avec un maïs OGM, son
génome n'a rien de particulier alors que le maïs OGM
contient au moins un gène non naturel.
La Haute Autorité française explique ainsi dans son avis
du 9 janvier 2008 que les études ont «
démontr[é] l'impossibilité d'une absence de
pollinisation croisée entre champs OGM et champs sans OGM
à une échelle locale ». Ainsi, elle explique
pour le maïs dont elle est saisie (MON 810) : « la
caractérisation de la dispersion du pollen [...] sur de
grandes distances (kilométriques)». Par ailleurs des
contaminations à hauteur de 3,1% à 26 km sont
prouvées pour un colza particulier dans une étude
DEFRA de 2003 [Ramsay]. Et encore
c'était la plus grande distance envisagée dans le
protocole, donc la distance réelle est forcément
supérieure.
Le gouvernement va-t-il mettre des distances de
sécurité de plusieurs kilomètres pour le
maïs et 30 km pour le colza ? Si l'on intègre les
coûts liés à ces distances et ceux liés
à la traçabilité, on ne peut pas envisager que cette
culture soit rentable (cf. plus loin sur cette question de
rentabilité). Donc pourquoi investir dans la recherche sur
une agriculture que les européens refusent, qui n'est pas
rentable, qui pollue
et contribue à éliminer
les petits paysans en faveur des très gros ?
Cette question est bien économique car des cultures
transgéniques induiront des sur-coûts qui ne seront
malheureusement pas tous à la charge des semenciers et des
fermiers les utilisant.
- Les rendements des PGM agricoles
sont-ils meilleurs ?
Ils ne sont pas faits pour produire plus. Ils sont faits pour
émettre un insecticide (Bt) ou stocker un herbicide (RR). Les
0,5% autres seront négligés car ils sont quasi
inexistants ou même encore à l'état de projet.
De plus, leur coût est plus élevé qu'une plante
normale car il faut payer la licence de brevet.
+ Si les fermiers n'ont pas besoin de mettre d'insecticide (Bt), le
coût de l'insecticide est économisé. Mais le
coût de cet insecticide est marginal. Donc le gain
économique aussi. Le fait que cette PGM pollue beaucoup plus
que la même plante non OGM avec l'insecticide correspondant
(Bt) est traité dans nos FAQ.
+ Si les fermiers n'ont besoin que d'un seul herbicide (RR), que le
semencier les force à lui acheter par le contrat de vente
d'OGM, cela représente un gain. Mais il est mangé par
le fait que le semencier vend son herbicide plus cher et qu'il fait
payer la fameuse licence de brevet. En fait le gain final ne peut
être que marginal ici encore.
Ces évaluations sont très sommaires car elles
dépendent des distances de sécurité qui sont
supposées nulles ici ! Les gains sont fortement
diminués si on impose des distances de l'ordre du
kilomètre ! On trouvera plus de détails dans un
article de la revue La Recherche de novembre 2003 (pas de
changement depuis et cet article est bien documenté) de O.
Blond. Il y est conclu que « il n'existe pas de conclusion
claire, et encore moins de conclusion qui soit extrapolable ».
En fait, le seul argument en faveur des PGM est qu'ils permettent de
simplifier les pratiques agronomiques. En clair de réduire la
main d'oeuvre. Autrement dit de licencier. Dans nos
sociétés où il y a plus de chomeurs que de
travail, est-ce très judicieux ?
- Les OGM pourraient-ils aider à résoudre la faim dans
le monde ? Cf. notre
réponse et celle de Inf'OGM.
- mondialisation : En quoi
la mondialisation/globalisation peut être un problème
et dans quelle mesure, les OGM sont un des aspects (certes pas le
seul) de la mondialisation.
- La concentration
tant des paysans ou fermiers que des semenciers (en clair la
disparition des plus petits) est accrue par les OGM.
- Quelques problèmes économiques des OGM pour les pays
du Sud ;
- La croissance est-elle la
solution aux problèmes des sociétés
industrielles ? Que peut vouloir dire la croissance dans un monde
fini ? N'est-elle pas un concept suffisamment multiforme et flou
pour pouvoir lui faire dire n'importe quoi ?
- Sur l'importance
économique du secteur des biotechnologies.
« Ce que vous voyez n'est pas seulement la consolidation
d'une entreprise, c'est la consolidation de la chaîne
alimentaire toute entière. Puisque l'eau est aussi centrale
à la production de nourriture que les graines, [notre
entreprise] essaie maintenant d'établir son contrôle
sur l'eau »
Robert Fraley, vice président et directeur scientifique de
la technologie (en 2004) d'une des plus grosses biotech
semencière commentant le rachat par son entreprise d'une
entreprise distribuant l'eau en Inde. Environment and
Political Weekly 11 octobre 1997 Texte complet disponible
Les brevets sur le vivant associés aux OGM, outre qu'ils sont
un moyen de stérilisation (juridique), engendrent des risques
économiques d'origine dans ces brevets surtout pour les
paysans. Cf. aussi les
enjeux
juridiques, nos
propositions
et
actions.
N'hésitez pas à nous soumettre
un autre enjeu !
Références :
[Ramsay] Gavin Ramsay et al. Quantifying landscape-scale gene flow in oilseed
rape. Final report of DEFRA. Projet RG0216. DEFRA, London (2003)
(ministère anglais de l'agriculture : très pro-OGM)