L'EFSA donne son avis sur la réglementation applicable au forçage génétique
Le forçage génétique est une technique qui consiste à mettre une modification génétique dans un organisme et que cette modification s'autoréplique. Du coup elle peut être transmise à 100% de la descendance alors que la transmission mendellienne n'assure que 50% (une moitié du père et une motié de la mère pour les espèces à reproduction sexuée). Couplée avec un gène nuisible à son porteur (comme un gène qui empêche les femelles de moustique de dépaser le stade larvaire), elle permet d'éliminer l'intégralité d'un sexe ... et donc à terme d'éliminer l'espère entière. Cela a déjà été testé en laboratoire dans une enceinte confinée.
Le but n'est pas d'éradiquer des espèces, mais c'est le moyen et il ne pose aucun problème moral à ces gens. Deux applications sont envisagées :
- éradiquer une espèce associée à un nuisible. Par exemple éradiquer les moustiques qu ipropagent la malaria. Si les moustiques meurent ils espèrent que le plasmodium (agent de propagation de la malaria) ne trouvera pas d'autre vecteur et donc disparaîtra. Ce sont les forçage génétique d'éradication.
- rendre l'intégralité d'une espèce résistante à un nuisible. Par exemple forcer tous les moustiques à être immunisés contre le plasmodium et donc qu'il ne puisse plus utiliser les moustiques comme vecteurs. En faisant des super moustiques, ils voudraient éviter que les gens meurent de la malaria en espérant que le plasmodium ne mutera pas afin de contourner son éradication. Ce sont les forçages génétique de renforcement.
C'est une des applications de la biologie de synthèse et c'est la suite des OGM qu'OGM dangers combat depuis 20 ans. Bien sûr on commencera par les espèces qu'on aime le moins, qui font tâche : moustiques, rats ... Que ces techniques soient utilisables aussi dans des armes génétique n'échappera qu'aux progressistes bien-pensants.
Les conséquences sur tout un écosystèmes de la disparition d'une espèce ne sont pas discutées. Ils restent dans un paradigme mécaniste simplifié bien que plusieurs articles aient montré que la « perte d'habitat perturbe le fonctionnement des écosystèmes en affectant le niveau d'extinction, la richesse et l'abondance des espèces » et que certaines espèces sont clés pour le bouleversement des écosystèmes [Larsen] et même que la redondance des fonctions écologiques assure une plus grande stabilité [Sanders] et que la disparition d'une espèce peut en engendrer d'autres (dans la chaîne trophique). Voir des extinctions en cascades [Veron].
La Commission européenne, inquiète de ne pas freiner le Progrès, la Science, la recherche européenne et les entreprises européennes a choisi de demander à l'Agence Européenne de Sécurité Sanitaire des Aliments (EFSA en anglais) de dire si la réglementation européenne était suffisante pour réguler ces organismes forcés (et forçant) génétiquement. En clair la directive 2001/18 suffit-elle ?
Nous avons fait une contribution à l'EFSA dans laquelle nous disions notamment qu'un OGM autoréplicatif ne pouvait pas être analysé seulement comme un OGM. Certes les OGM se disséminent avec les limites de la reproduction mendelienne. Mais si un gène n'est que sur un des deux chromosomes, il ne sera que dans un quart de la descendance. La principale question est alors la pression de sélection.
Avec le forçage, 100% des descendants sont OGM. Ce sont des êtres qui contournent les règles de la reproduction sexuée qui requiert de brasser le patrimoine et le matrimoine. C'est la reproduction sexuée qui assure une diversité intraspécifique. Le forçage génétique est totalitaire.
Sans s'apesantir parce que c'est en fait évident, nous rappelons que
Bref qu'a dit l'EFSA le 12 novembre 2020 dans leur rapport [EFSA] ?
Elle a dit que « les lignes directrices existantes [...] sont adéquates, mais non suffisantes pour la caractérisation moléculaire, l’évaluation des risques environnementaux et le suivi environnemental post-commercialisation » [EFSA]. C'est adéquat mais pas suffisant et il faut changer pas mal de règles ...
C'est typique de la vulgate moderne, comme le "développement durable". Un lecteur attentif remarquera que l'énoncé peut sembler contradictoire (c'est "adéquat" mais "insuffisant"). En fait, le titre de l'article dit bien que le but est de faire passer le message dans le premier mot. Quand les lecteurs ne prennent pas le temps de lire même l'executive summary (résumé pour les gens importants et pressés), ils retiennent que les règles sont adéquates. Circulez y'a rien à voir ...
Cette contradiction nous semble en fait révéler les contradiction internees de cette institution. D'abord, elle est dirigée par des administratifs (même si ils ont été scientifiques). Ils veulent faire avancer la science, le Progrès et les entreprises européennes. Donc ils seront pour le forçage. En suite le fond du rapport a été rédigé par des (vrais) scientifiques. Et ce double discours trouve sa trace dans le double énoncé que la législation est « adéquate » et à améliorer dans plusieurs domaines. Mais qui croyez-vous que le décideur accordera sa primeur ?
La réponse est simple puisque même la journaliste d'une agence de presse internationale qui nous a demandé notre avis nous a écrit que ce rapport « conclua[i]t que les lignes directrices existantes de l'EFSA pour l'évaluation des risques des animaux génétiquement modifiés sont adéquates pour évaluer les risques associés aux insectes génétiquement modifiés. ». Point final sans commentaire sur les améliorations à faire. Probablement parce que cet énoncé était dans la fin de la phrase ... et qu'elle ne sait pa slire les propositions subordonnées.
On pourrait aussi parler de l'injonction contradictoire (double bind en anglais) que représente ces deux énoncés contradictoires. les mots étant manipulés, on retiendra que
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des scientifiques (et la Fondation Bill Gates) veulent éradiquer des espèces entièrement par des nouveaux OGM issus de la biologie de synthèse ;
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la poursuite des OGM contribue à éradiquer des espèces et cela nous est présenté comme destiné à "protéger la biodiversité" (sic) ;
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On doit se préoccuper des mots et refuser de parler d'insectes génétiquement forcés car ils sont certes forcés mais aussi forçant. Le forçage génétique est auto-réplicatif.