Communiqué
Paris, le 16 mai 2002
Le 16 mai 2002, l'association Greenpeace a révélé l'existence d'une étude demandée par la Commission européenne en mai 2000 sur la faisabilité d'une double filière. Il ressort de documents internes à la Commission qu'elle voulait garder cette étude secrète.
Voici quelques-unes des conclusions:
- « Dans certains cas (dépendant du type de ferme), changer les pratiques au niveau de chaque ferme sera insuffisant »;
- « Un seuil de 0,1 % sera extrèmement difficile à satisfaire dans toute combinaison de ferme et récolte dans les deux scénarios considérés (...) même avec des changements significatifs dans les pratiques fermières »;
- Le surcoût des changements de pratique varie entre 1 et 10% (selon les seuils, ...) à l'exception de « la production de graines de colza, pour lesquelles les coûts peuvent atteindre 41 % »;
- « Il semble clair que la coexistence avec seuil dans la région de 0,1 % est virtuellement impossible dans tous les scénarios considérés »;
- « Si l'on considère un seuil de 0,3 % (production de graines) et 1% (production alimentaire), la coexistence des OGM et non OGM dans une région (avec une part d'OGM de 10% ou 50%) pourrait techniquement être possible mais économiquement difficile à cause des coûts et complexités associées ».
Ce discours étant celui de l'association (et du bon sens) depuis sa fondation nous ne pouvons que regretter qu'il ait fallu tant d'argent, d'énergie et de temps pour que ces évidences soient énoncées par les seuls que la Commissin européenne accepte d'entendre : les scientifiques.
L'association OGM dangers veut toutefois souligner que :
- L'intention de la Commission de ne pas rendre publique cette étude [1] montre le peu d'honnêteté de nos décideurs européens. De plus, si le discours des scientifiques n'est pas rendu public quand il contrecarre les buts de la Commission, ne servent-ils pas uniquement quand ils vont dans le sens que veut la Commission (influencée par les 10 000 lobbyistes de Bruxelles !) ?
- La notion de seuil est en fait inepte. Quel que soit un seuil, si la contamination n'est pas arrêtée net, même en l'absence d'une pression de sélection potitive, il y aura forcément un moment où le seuil ne poura plus être satisfait. Les politiques et industriels nous expliqueront alors qu'il doit être augmenté ... Toute décision d'un seuil ne travaille donc, in fine, qu'à l'acceptabilité ;
- Les frais de cette étude ont été pris sur des budgets qui eussent dû être affecté à des recherches sur l'agriculture biologique. Cette étude a donc coûté à la recherche en agriculture biologique et nous craignons qu'elle ne suffise pas à arrêter la volonté de la Commission européenne d'imposer l'agriculture transgénique.
Paris, le 16 mai 2002
[1] Le directeur général du centre de recherche jointes, Barry McSweeney, suggère que "(?) given the sensitivity of the issue, I would suggest that the report be kept for internal use within the Commission only." soit, en français : « Vu le caractère sensible du problème, je suggère que le rapport soit gardé pour usage interne à l'intérieur de la Commission seulement » comme révélé par Greenpeace.
Commentaire rédigé postérieurement (février 2006) : on trouvera le rapport sus-décrit sur notre site en cliquant ici. Par ailleurs, il sera reparlé ultérieurement de ce McSweeney (cf. notre communiqué) qui a en fait acheté son diplôme de thèse grâce auquel il a eu ce poste !
>>> entrée du répertoire courant Communiqués de l'association OGM dangers