La drôle d'histoire de l'hormone de croissance

On a pu lire dans le Libé du 27 juillet, un commentaire très incomplet sur l'hormone de croissance rBGH. Comme l'histoire de ce produit mériterait un scénario de roman noir et qu'aucun journal français ne s'en est fait l'écho, j'aimerais la détailler avant de contredire le journaliste de Libé sur les risques.

L'hormone de croissance est le produit d'une manipulation génétique d'une bactérie. Donnée en supplément d'alimentation animale, la vache, que les industriels appellent Unité de Production de Lait (UPL) produit plus de lait. Nous reviendrons plus loin sur les effets néfastes sur l'animal et l'homme.

Cette substance fut mise au point chez Monsanto par Margaret Miller. La Food and Drug Administration (FDA), encore vue comme un organisme irréprochable par beaucoup de scientistes, a choisi ... Margaret Miller pour faire un rapport sur rBGH. Coup de chance, Mme Miller a conseillé l'autorisation de rBGH, et a augmenté les doses d'antibiotiques autorisées pour les vaches (UPL ?) d'un facteur 100, ce qui est lié à rBGH comme on le verra plus loin.

La FDA, dans un accès de libéralité, a même dispensé Monsanto de développer un teste de dépistage de rBGH dans le lait comme les règles le prévoyaient ... alors que l'étude de Richard, Odaglia et Deslex prouvait que des animaux développaient des cancers, s'ils étaient nourris avec cette rBGH. Il faut dire que cette étude est couverte par le secret industriel (pratique non ?) et nous n'en connaissons que de petits morceaux.

Bref, rBGH est autorisée aux EUA en 1990, après publication d'une étude dans Nature (24 août). Surprise, Monsanto s'est aperçu après, que sa construction génétique fait intervenir un acide aminé non naturel (la lysine est remplacée par un epsilon-N-acétyllysine). Bien sûr, la construction a été modifiée, mais la FDA n'en a pas été informée.

Et ce n'est pas fini.

Quand la FDA canadienne (Health Canada) décide d'examiner cette rBGH, les scientifiques auxquels fait appel Health menacent d'arrêter leurs travaux si leurs supérieurs n'arrêtent pas de faire pression sur eux. Cela prouve que la " Science " n'est pas qu'un monde de purs arguments. En tout cas, on leur a finalement laissé la paix, et ils ont conseillé le rejet de rBGH pour ses risques, ... sur la base même de l'étude de la FDA parue dans Science !

Vérité en deçà de l'Hudson peut être mensonge au-delà.

La conclusion de Health fut donc ... d'autoriser rBGH contre l'avis de ses propres scientifiques (il est arrivé le même non-sens pour les OGM et la FDA). Une forte pression d'ONG a fait se rétracter les bureaucrates de Health. Le Canada a donc interdit rBGH et les EUA ont renoncé récemment à l'imposer au niveau mondial par le biais du Codex Alimentarius.

Mais alors pourquoi le Canada est-il aux cotés des EUA ? Tout simplement car il est lui est lié par l'ALENA, et parce qu'il espérait bien gagner un peu d'argent.

Et la santé dans tout ça ?

L'hormone rBGH induit de nombreuses maladies chez les vaches. Du coup, on est forcé de donner des antibiotiques, au début de façon préventive, puis de façon curative. Ca explique la présence de 52 types d'antibiotiques dans du lait acheté à New-York (Consumer Union, confirmé par le Wall-Street Journal) et la libéralité de Margaret Miller.

Quels sont les risques pour nous ?

Un premier risque est dans cet abus grave des antibiotiques. Même les préoccupations des anti-OGM, dont je suis, du gène de résistance à un antibiotique est moins grave !

Un deuxième risque est dans une hormone produite par l'animal ainsi traité : IGF1, qui est aussi un facteur de croissance de l'homme. Le fait que le parangon de la croissance dopée soit le cancer justifie sommairement qu'on ait déjà prouvé un rôle de IGF1 dans les cancers du pancréas, du colon, de la thyroïde, ...

On trouvera des précisions scientifiques et d'autres détails sordides (corruption, ...) de cette histoire sur http://www.antidairycoalition.com/013199.html.

Finalement, le génie génétique montre bien là son vrai visage : la concentration de multinationales plus puissantes même que les organismes de régulation et les états. Le combat cotre les OGM et notamment contre cette rBGH est aussi un rejet de cet ordre du monde que nous refusons.

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